Les céréales : une alliance historique
Le blé, l’orge et l’avoine couvraient autrefois de larges bandes à côté ou même entre les rangs de vigne. Ces cultures majeures, revenue aujourd’hui pour certaines en bio ou en circuit court, servaient à nourrir la maisonnée tout autant qu’à apporter de la matière organique. Selon la Chambre d’Agriculture de Dordogne, près de 30% des surfaces agricoles des bourgs viticoles du Bergeracois accueillaient encore céréales et oléagineux en 2015. Les châteaux de Monbazillac ou de Tiregand conservent des souvenirs bien vivants de ces paysages mosaïques qui faisaient vivre tout un village.
Le noyer, roi discret des coteaux
Arbre totémique du Périgord, le noyer (Juglans regia) voisine souvent la vigne, parfois même dans les interstices boisés ou en bord de parcelle. Sur les terres calcaires du Bergeracois, il partage l’espace avec le cabernet, le merlot et sauvignon : les célèbres vergers de la noix du Périgord AOP cohabitent harmonieusement avec la vigne, témoignant d’une entente séculaire. Les études de FranceAgriMer indiquent que près de 800 hectares de noyers placent la Dordogne en tête des départements producteurs. Le ramassage, entre septembre et octobre, rythme encore les journées au château de Fayolle ou de Monestier La Tour.
Les prairies et les animaux : complices du vignoble
Les prairies naturelles ou semées sont omniprésentes autour de nombreux châteaux viticoles. Leur rôle ?
- Fournir au bétail le nécessaire fourrage ;
- Mener une gestion écologique de l’espace avec pâturage et fertilisation naturelle, souvent par brebis ou par bœufs Aubrac ;
- Favoriser l’alternance entre les vignes et les parcelles fauchées pour lutter contre l’érosion.
Aux Eyzies ou du côté de Saint-Cyprien, le mouton Noir du Périgord ou la vache Prim’Holstein restent des acteurs du paysage. Lors du festival « Les Vins De La Prairie » organisé au Château Bélingard, on célèbre cette cohabitation où chaque bête, chaque herbe, fait vivre le vignoble.
Le tabac, une histoire oubliée
Peu le savent, mais le Périgord – et la vallée de la Dordogne en particulier – fut, dès la seconde moitié du XIX siècle, l’un des hauts lieux du tabac en France. Si cette culture souffre aujourd’hui d’un recul majeur (moins de 6 000 hectares cultivés en Dordogne contre 14 000 en 1970, selon l’ONCT), il reste, près de certains domaines, des séchoirs à tabac, héritage de cette prospérité passée. Enracinés dans le souvenir, ces bâtiments ponctuent encore le paysage viticole des châteaux de la vallée.